… Je dois cette découverte à Sylvie Fontaine dans le cadre d' Artaïs mais j'ai voulu sonder une deuxième fois cet entre-deux de l'espace entre l'objet et le spectateur qui semble habiter son oeuvre. Des formes qui se télescopent et se rejoignent dans un processus aléatoire et inconscient : "le Rêve du pêcheur de cachalot" ou le règne de l'ambivalence. Des images muettes et silencieuses comme diluées par le flux du geste révélateur. Des métamorphoses dont les sondes temporelles ne seraient que les véhicules d'une mythologie rejouée. Les emprunts à la science et à la littérature peuplent ces errances d'un autre monde. Une quête de l'ailleurs dont la temporalité est placée sous le signe du doute et de la chute. Equilibre instable d'un naufrage programmé dont les objets usés en alimentent d'autres. Une entropie maritime et des symboles de bon augure comme pour en conjurer la gravité. Placé sous le cycle lunaire (Pessoa au pays des Spoutnik) le rituel n'a de sens qu'au fil de la méditation."Je ne crois pas au destin j'y travaille" est la phrase qui a le plus influencé l'artiste qui revendique volontiers à présent sa dyslexie longtemps isolante. Un voyage chimérique et des projections fantasmées prochainement réinvesties à l'espace Khiasma sous la forme de quatre chapitres mis en mouvement sous la direction d' Olivier Marboeuf.


Marie-Elisabeth de La Fresnaye
extrait d'un article publié dans Artaïssime (n°1) à l'occasion de l'exposition Sous une mer de l'Intranquillité, École nationale supérieure des Beaux arts de Paris – 2012

Marie-Elisabeth de La Fresnaye
extrait d'un article publié dans Artaïssime (n°1) à l'occasion de l'exposition Sous une mer de l'Intranquillité, École nationale supérieure des Beaux arts de Paris – 2012