Élever un cairn… y prendre la pierre qui y culmine…
plus loin… Poser la pierre…
y élever un cairn…
En septembre 2013, je ramasse une pierre sur un chemin dans le nord de l’Alsace. Le lendemain, je partirai pour un pélerinage de 7 mois, emboitant le pas à ceux qui m’ont précédé sur la route tragiquement célèbre du commerce triangulaire.
Rituellement, je jalonnerai mon chemin de cairns.
Sous chaque tumulus, une pierre, un fragment de territoire provenant du cairn qui l’a précédé et ainsi de suite.
Entre deux, une étrange relation se tisse avec chaque pierre ramassée.
Balader des cailloux, semer des montagnes, un itinéraire, des bornes, des repères qui tracent des espaces, des histoires.
Sur un chemin de forêt, presque 3 ans plus tard, je dresse un cairn à l’emplacement d’une trouvaille, un fragment de statuaire animal, un oeil délicat en amande y est gravé en relief.
Raising Caïn signifie en anglais «s’emporter violemment», «avec colère»... «réveiller Caïn», “élever Caïn”.
La dette de Caïn a été jusqu’au 19ème siècle, un motif de la traite des Noirs, considèrés par l’église comme les descendants du pêcheur.
Le projet Raising Caïn a été présenté sous différentes formes: de la conférence/performance à l’édition, en passant par l’installation.